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vendredi 12 février 2010

Démineur (The Hurt Locker), 2008


Le Démineur, un film signé Kathryn Bigelow, ex-madame Cameron, auteure de films cultes qui plaisent à la gentes masculine, comme l'adulé Point break et l'innovateur Strange Day ou encore K-19, un film de sous-marin avec Harrison Ford. Cette petite dame, sait comment filmer l'action, en s'attachant de près à ses héros, plus grands que nature, leur conférant une aura mystique.


Ici, on a à faire à un film de guerre non conventionnel, qui se déroule en Irak, actuellement. Une petite unité de terrain, se spécialise dans le désamorçage d'engins explosifs, militaires ou artisanales, le genre de bombes qui sème la terreur à Bagdad et qui fait la manchette quotidienne des médias internationaux, quand elles explosent. Le lieutenant James (Jeremy Lee Renner), nouvellement promu à la tête de la meilleure unité de déminage de la U.S Army, suite à la mort accidentelle de son prédécesseur, a pour mission de neutraliser, en zone chaude, tout ce qui peut exploser et causer des pertes de vies humaines.


Voilà un film surprenant et très rafraîchissant, qui se démarque avec brio des habituels films de guerre aux relents patriotiques et moralisateurs. La vision de la réalisatrice Kathryn Bigelow, sur la guerre, tranche nettement avec les paradigmes bien définit du genre guerrier.
Bien que comportant sa dose de testostérone et d'adrénaline, ce film prend le temps d'établir la tension de façon lente et intelligente. Loin des grands angulaires panoramiques des champs de bataille, la caméra, nerveuse, suit au plus près, une poignée d'individus plutôt qu'un ensemble. On s'attache à l'unité du lieutenant James et ses compagnons d'armes: le sergent Sanborn (Anthony Mackie) et le soldat Eldrige( Brian Geraghty), deux soldats courageux mais prudents, qui n'ont pas envie de laisser leur peau en Irak. Ils attendent, avec impatience, la relève, qui les renverra, en sécurité, sur le sol américain. Seulement, c'était sans compter la tête brûlée d'officier supérieur, William James.


Le huis clos sert admirablement ce film, qui s'apparente plus au western qu'au film de guerre. Le Démineur tient d'avantage d'un Platoon ou d'un Full Metal Jacket. C'est un film ultra réaliste qui développe beaucoup ses personnages, nous les rendant plus précieux. Le suspense, lors du désamorçage des explosifs, gagne donc en stress et en intensité. Les moments clés du film sont, évidement, le lent travail de précision qui consiste à neutraliser un engin de facture artisanale pouvant être déclenché, à tout moment, par un activiste, peut-être ce cameraman sur son balcon où ces trois hommes en haut du minaret. La mort peu frappée comme l'éclair, et pendant que James, très exposé, s'occupe des mécanismes douteux des bombes avec une simple paire de pinces, au péril de sa vie, ses deux coéquipiers surveillent les alentours hostiles, aux jumelles. Une scène, très intéressante, nous montre une petite unité de marines, dont nos trois héros, coincée pendant des heures, dans le désert, maintenu en joue par un sniper ennemi, qui les canarde à près d'un kilomètre. On se croirait dans un duel, au Far West, quand deux as du revolver se font face et se dévisage de longues minutes, dans une tension à couper le souffle.


Tous les acteurs du film jouent juste et sont crédibles, dirigé par le scénariste Mark Boal (Dans la vallée d'Elah), qui a passé près d'un an en Irak suivant une vraie équipe de démineurs. On peut voir les excellents Guy Pearce et Ralph Fiennes qui font de courtes mais intéressantes apparitions. Pour des raisons de sécurité évidentes, le film n'a pu être tourné en Irak. L'équipe a donc opté pour Amman, en Jordanie. Certaines scènes ont été tournées à quelques kilomètres de la frontière irakienne. Des réfugiés irakiens jouent d'ailleurs des petits rôles ou font de la figuration. Le résultat donne un environnement extrêmement crédible et ajoute au sentiment de vivre un reportage en direct de Bagdad, plus qu'un film.


Kathryn Bigelow nous fait vivre de belles émotions et nous peint un tableau fidèle du quotidien des hommes pris dans ce conflit infernal. Quelques figures attachantes parmi les Irakiens, mais un sentiment de défiance et une hostilité palpable de l'ensemble du peuple, qui exècre la présence des G.I sur leur sol, avec raison. On nous fait resentir le besoin inhérent d'émotions fortes et de dangers, aux quels, carburent ces hommes d'actions. Au point où ça peut devenir une véritable addiction pour certain, dont l'excellent lieutenant James, campé avec talent, par le surprenant Jeremy Renner, qui à des nuances à sa palette d'acteur. Bref la guerre comme mode de vie, en réfraction à une vie à l'américaine qui apporte bien peu de défit et tellement de monotonie.


Note finale de cinéma critique, un excellent: 8/10


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Vois-tu, je ne sais pas si ce film est encore sorti en France, où si c'est déjà fait. J'aimerais le regarder d'ici peu, où alors je vais voir si il est déjà sorti en Dvd... Merci pour cette belle critique ;-)!!! A plus, Al Capitaine

vincent a dit…

Je crois qu'il est disponible, car j'ai vu la fiche sur allo ciné. Il a une chance de gagner quelques chose aux oscars! Merci pour ton commentaire, Al capitaine!

pat et domi a dit…

Hello Vincent.
Nous avons lu tes critiques de Shutter Island et celle du Démineur. Je partage ton opinion sur ce dernier film. La réalisatrice est sortie des sentiers battus pour nous montrer une version à la '' Das Boat '' de Volfgang Peterson. Dominique et moi n'avions pas l'intention de voir Shutter Island, mais ta critique nous a convaincu et a suscité en nous beaucoup de curiosité.Tes critiques sont exceptionnelles, tu devrait les faires parvenir au journal Voir et à la Presse . Qui sait si une carrière journalistique ne t'attends pas.Tu as un don certain pour l'écriture. Tu est tombé dedans comme Obélix dans la potion magique !

Pat et Dominique

pat et domi a dit…

Hello Vincent.
Nous avons lu tes critiques de Shutter Island et celle du Démineur. Je partage ton opinion sur ce dernier film. La réalisatrice est sortie des sentiers battus pour nous montrer une version à la '' Das Boat '' de Volfgang Peterson. Dominique et moi n'avions pas l'intention de voir Shutter Island, mais ta critique nous a convaincu et a suscité en nous beaucoup de curiosité.Tes critiques sont exceptionnelles, tu devrait les faires parvenir au journal Voir et à la Presse . Qui sait si une carrière journalistique ne t'attends pas.Tu as un don certain pour l'écriture. Tu est tombé dedans comme Obélix dans la potion magique !

Pat et Dominique

vincent a dit…

merci pour les bons commentaires encore!! Dsl Pat je vois aucun parallèle avec ''Das Boat'' qui est un excellent film de sous-marin, si peut-être la tension lors du déminage. Quand à Shutter Island j'ai apprécié mais modérément, je lui confère bien des qualité, mais sa noirceur et son scénario mon légèrement déplu. Vous êtes vraiment gentil de me donnez vos avis..encore merci!